De quoi on parle. Le média alémanique avait révélé l’existence d’un appel d’offres des CFF pour un nouveau système d’analyse des flux de personnes pour équiper une cinquantaine de gares ces prochaines années. Selon K-Tipp, les CFF voulaient s’appuyer sur des caméras augmentées par un logiciel de reconnaissance faciale, ce que l’entreprise a depuis formellement démenti.
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Si l’intention des CFF d’obtenir des données biométriques sur les voyageurs dans les gares n’est pas avérée, l’appel d’offres privilégiait des capteurs de comptage permettant d’obtenir des informations comme l’âge, le sexe et la taille des individus.
Ce sont des données qui appartiennent au champ de la «biométrie douce», à savoir des caractéristiques qui, prises individuellement, ne permettent pas d’identifier une personne. Mais croisées avec d’autres éléments, elles permettent d’affiner un tel profilage.
Au terme d’une polémique de plusieurs semaines, la direction des CFF a finalement décidé d’analyser l’appel d’offres et est parvenue à la conclusion que ces exigences n’étaient pas indispensables dans le cadre de l’objectif fixé par la mesure de l’affluence. A savoir: rendre les gares plus confortables et sécurisées.
Le directeur de l’entreprise, Vincent Ducrot, cité par le service presse des CFF:
«Pour moi, l’utilité pour notre activité principale, le chemin de fer, n’est pas suffisamment avérée.»
L’appel d’offres sera modifié en conséquence, et l’adjudication ne devrait pas intervenir avant le premier trimestre 2024, alors qu’elle était attendue pour juin 2023.
Le système sera quant à lui mis en place probablement à partir de 2025. Les offres déjà reçues feront l’objet d’une étude d’impact relative à la protection des données personnelles. Le choix aura lieu après examen du Préposé fédéral à la protection des données.
Bientôt des bodycams pour la police des transports? Les CFF ont aussi profité de cette mise au point pour annoncer une nouvelle mesure visant à renforcer la sécurité dans les gares, tant pour les voyageurs que pour le personnel: les bodycams. Ces caméras pourraient équiper prochainement la police des transports. Aucune décision définitive n’a encore été prise, mais les CFF communiqueront en temps utile sur le sujet.
La presse alémanique avait aussi révélé récemment la forte augmentation de caméras de vidéosurveillance dans les gares et les trains. Ce sont plus de 22’000 appareils qui équipent actuellement les rames, et quelque 2400 qui sont installées dans les gares, immeubles et autres infrastructures.