La souveraineté numérique se fraie un chemin dans le débat public
La question de la dépendance de l'Etat à des services et des infrastructures numériques qu'il ne maîtrise pas était au centre des discussions du 11e symposium sur l'e-gouvernance, qui s'est tenu à Genève vendredi 12 mai 2023.
La souveraineté numérique devient un enjeu politique en Suisse romande. C’est ce qui ressort ce 12 mai 2023 du 11e symposium sur l’e-gouvernance accueilli cette année par la Fédération des entreprises romandes (FER) à Genève. L’événement s’est déroulé au lendemain de la présentation par la Conférence latine des directeurs du numérique de trois études sur le thème de la souveraineté numérique et du cloud souverain. Une volonté politique commence à poindre, mais les défis restent nombreux.
De quoi on parle. La notion de souveraineté numérique est récente, et ses contours sont encore peu clairs. Les cantons latins ont adopté une définition commune:
«La capacité des autorités à maintenir leur autonomie stratégique, soit à pouvoir utiliser et contrôler de manière autonome les biens matériels et immatériels et les services numériques qui impactent l’économie, la société et la démocratie.»
Cette souveraineté est donc propre à l’action de l’Etat. Peppino Giarrita, chargé de mission de la Confédération et des cantons auprès de l’Administration numérique suisse (ANS), a pour sa part résumé les enjeux de cette souveraineté numérique selon trois principes:
La fiabilité;
La sécurité;
Le contrôle.
«En résumé, les citoyens attendent de l’Etat qu’il mette à disposition des infrastructures sûres et fiables, et qu’il en ait la maîtrise», a ajouté Peppino Giarrita.
Une souveraineté à construire. Si à l’aune de ces explications, la définition de la notion de souveraineté numérique semble acquise, son application concrète est loin de l’être. Cas concret: celui du cloud. Catherine Pugin, déléguée au numérique du Canton de Vaud:
«L’informatique en nuage va de pair avec la dématérialisation, mais celle-ci s’appuie sur des infrastructures qui sont, quant à elles, bien matérielles: ce sont des centres de calcul, des serveurs, des câbles...»