abo Intelligence artificielle: l'Europe a les moyens de se confronter aux Etats-Unis et à la Chine

L’histoire du numérique est une longue liste d’opportunités manquées par l’Europe. Un seul exemple: le web, inventé à Genève, développé dans la Silicon Valley. Maintenant que l’intelligence artificielle s'ouvre au grand public, avec des produits comme ChatGPT, le vieux continent sera-t-il enfin à la hauteur?

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Pixabay / Alexandra Koch + IA

Fin 2022, l’explosion de l’IA générative ChatGPT, entraînée par l’entreprise californienne OpenAI, a marqué une rupture. Pas une semaine ne se passe désormais sans qu’un des géants américains ou chinois d’internet n’annonce une initiative concurrente. Face à cette déferlante, l’Europe numérique semble tétanisée.

Mais pour les quelque 160 start-up de l’IA européenne et la dizaine d’experts que nous avons interviewés, la déferlante des IA génératives n’a rien d’un tsunami catastrophique. Au contraire, c’est une vague à surfer. Explications.

Pourquoi le ciel ne va pas nous tomber sur la tête. Les IA développées en Europe n’ont pas à rougir de la comparaison avec leurs concurrentes américaines, même si elles n’ont pas la même visibilité. Des pôles de recherche à Paris, Munich et Zurich, sont déjà très bien placés dans la course.

A l’exemple de la start-up allemande DeepL, qui a battu Google dans le match des IA de traduction automatique, et fourni la preuve que des technologies européennes peuvent s’imposer.

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De quoi on parle. Les intelligences artificielles génératives basées sur des grands modèles de langage comme GPT3 d’OpenAI démocratisent cette technologie grâce à leur interface conversationnelle.

Un simple texte (un prompt) permet à tout un chacun de générer une image, un texte, une application informatique, voire demain des vidéos.

Comme au début de chaque grande vague de logiciels, ces programmes sont inachevés et imparfaits. Mais ils sont déjà bien assez convaincants pour lancer la bataille des parts de marché, au sein d’une économie numérique qui tend à voir émerger des monopoles ou des oligopoles — qu’il s’agisse de Windows/MacOS, Android/iOS, ou Google Search.

Le succès de ChatGPT a donné lieu un investissement de 10 milliards de dollars de la part de Microsoft, partenaire privilégié d’OpenAI, et l’intégration de l’IA conversationnelle au sein du moteur de recherche Bing, dans une version test. Pour une fois, Google semble jouer les Poulidor.

Partenaire du fonds de capital-risque VI Partners, Olivier Laplace relève:

«On assiste à une accélération spectaculaire. La sortie de ChatGPT, un chatbot basé sur GPT3, un modèle vieux de deux ans, a probablement été accélérée par OpenAI à cause de l’arrivée de la concurrence. Reste que c’est aussi inhabituel que significatif de voir une entreprise comme Microsoft prendre autant de risques et aller aussi vite. On est dans une phase de course aux armements.»

La course aux armements. Parallèlement aux annonces de Microsoft et OpenAI:

  • Google a annoncé le lancement de son IA générative Bard.

  • Meta (Facebook) a sa propre version baptisée LLaMA.

  • Le Chinois Baidu devrait lancer Ernie Bot en mars.

Mais face à cette déferlante, l’Europe dispose aussi d’un certain nombre d’IA génératives qui, à défaut de visibilité, ont atteint la maturité:

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