Google a livré des identités sur la base de recherche par mot-clé

Image d'illustration | Keystone / DPA / Bernd von Jutrczenka

Google a coopéré avec les autorités américaines en communiquant l’identité des personnes ayant effectué des recherches impliquant des mots-clés spécifiques, révèle Forbes. En l’occurrence, il s’agissait d’identifier les internautes ayant recherché le nom d’une victime d’une jeune fille affirmant avoir été kidnappée et agressée sexuellement. Deux orthographes du nom de la mère de la victime ainsi que son adresse étaient également concernées par le mandat. Le tout sur une période 16 jours. Les documents judiciaires ne révèlent pas combien d’utilisateurs sont concernés.

Pourquoi c’est problématique. La révélation de mandat de recherche par mot-clé est rare. Ces procédures sont d’ailleurs controversées, rappelle le journal, et ressemble aux recherches associées à des géolocalisations pour identifier les personnes à proximité d’une scène de crime à un moment précis.

De telles recherches conduisent inévitablement à enquêter sur des personnes innocentes. Les experts en matière de protection de la vie privée s’inquiètent du précédent créé par de tels mandats et du risque de violation du quatrième amendement relatif aux perquisitions déraisonnables. Par ailleurs, de telles opérations pourraient selon eux également menacer le premier amendement concernant la liberté d’expression, puisque des utilisateurs de Google pourraient voir leur identité communiquée au gouvernement sur la simple base des recherchées effectuées sur le web.

Forbes a publié une mise à jour de son article peu après sa publication, révélant que de tels mandats ont également été ordonnés lors des attentats à la bombe à Austin en 2018 – qui ont fait deux morts. De nombreux critères de recherches étaient concernés, comme certains termes associés à la fabrication de bombes. Microsoft et Yahoo étaient également invités à transmettre les résultats de leurs propres moteurs de recherche.

A lire sur Forbes