ChatGPT facilite la triche: et si c'était une bonne nouvelle?
L'arrivée de ChatGPT suscite la crainte des milieux académiques et la tentation est forte d'interdire son usage. Mais l'IA est aussi une opportunité: celle d'améliorer la qualité de l'enseignement. Cet article a été publié dans notre newsletter du soir, Le Point fort. N'hésitez pas à vous inscrire, c'est gratuit.
Le succès fou de ChatGPT suscite de vifs débats, notamment à l’école et à l’université. Le recours à des logiciels de génération de texte basés sur l’intelligence artificielle doit-il être restreint? Faut-il développer de nouveaux outils pour identifier les textes produits à l’aide de ces technologies?
Ces questions agitent les esprits, mais certaines voix plaident pour une approche plus pragmatique: ces outils existent, ils sont déjà utilisés, et vont se perfectionner. Mieux vaut donc réfléchir à la meilleure manière d’en tirer parti.
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De quoi on parle. ChatGPT appartient à la catégorie des intelligences artificielles dites «génératives». En lui donnant des instructions, ce logiciel va créer un texte de toutes pièces en se fondant sur les millions de textes utilisés pour entraîner l’IA.
S’il commet souvent des erreurs grossières, ChatGPT produit des textes assez convaincants pour qu’il soit difficile de les distinguer de ceux d’un humain. Au point de leurrer les outils utilisés par les milieux académiques pour détecter le plagiat.
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La contre-offensive. L’émergence d’une telle technologie suscite inévitablement des frictions. Dans les milieux académiques en particulier, le sujet est pris très au sérieux. Aux Etats-Unis, les écoles publiques de New York ont banni l’accès à ChatGPT sur leurs appareils, et d’autres envisagent de favoriser l’emploi du crayon et du papier...
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En Suisse romande, certains établissements réfléchissent à la stratégie à adopter. La commission de l’innovation pédagogique de l’Université de Genève devrait proposer prochainement des lignes de conduite. Une interdiction pure et simple n’est pas à l’ordre du jour, selon le vice-recteur de l’institution, Antoine Geissbühler.
Des solutions pour détecter les contenus produits par des intelligences artificielles, à l’image de GPTzero, font aussi leur apparition. Et l’entreprise à l’origine de ChatGPT, OpenAI, développe une méthode de marquage pour que les contenus générés par son logiciel soient plus faciles à identifier.
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