abo Au CES, la télémédecine veut transformer votre salon en labo médical
Entre nanorobots pour mesurer l’acidité gastrique, puces microfluidiques pour évaluer la qualité du sperme ou bien laboratoires miniatures pour analyser l'urine dans les WC, les objets connectés pour la santé volent la vedette aux autres innovations de l’édition 2023 du CES. Reste le défi de transformer ces informations en actes médicaux.
La santé numérique a longtemps été confiné dans un petit hall avec quelques smartwatches et trackers de fitness, à l’écart du centre de convention de Las Vegas. Elle est désormais l’une des stars de la technologie au Consumer Electronic Show (CES). Car les nouveaux objets connectés pour la santé ne se contentent plus de suivre notre régime alimentaire ou notre activité physique.
Ils proposent de s’installer dans nos maisons pour évaluer risques de crise cardiaque ou d’épilepsie, d’examiner notre vue, notre sperme ou notre ovulation... Et de transmettre ces informations à nos médecins, seuls habilités à décider d’une prescription médicale, d’examens supplémentaire, voire d’une hospitalisation.
Pourquoi les données sont la clé. Apparu il y a une vingtaine d’années, le concept de santé numérique repose sur trois technologies:
la télémédecine,
les données de santé obtenues à partir d’objets connectés.
Mais pendant vingt ans, ces trois secteurs se sont boudés.…Jusqu’au tournant de cette édition du CES — où tout le monde fait comme si la pandémie était dernière nous. Or, c’est bien la pandémie de Covid-19 qui a accéléré le développement de la santé numérique:
La pandémie a installé la télémédecine, avec une augmentation de 70% des consultations aux Etats-Unis.
En parallèle, les objets connectés sont passés du statut de gadget à celui d’instrument médical, avec de plus en plus de certifications équivalentes à celles des équipements des laboratoires d’analyse médicale.
Tendance lourde du CES 2023, ces objets connectés capables de diagnostics convergent avec la télémédecine. Parce que détecter un risque de santé ne suffit pas: il faut en parler avec un médecin pour le transformer en acte médical.
Mais il reste des cailloux dans la chaussure: la confiance et la sécurité de ces données de santé. Or là, comme pour le dossier électronique du patient, ce n’est pas gagné.