Ce thème donnera par ailleurs lieu à un café philosophique en ligne, samedi 27 mars, de 10h à 11h30, ainsi qu’à une lecture à trois voix d’Une fille dans la jungle de Delphine Coulin, proposée par le producteur genevois Philippe Macasdar, de 14h à 15h.
Un triptyque humain. Les passants, en ce 15 mars ensoleillé, s’arrêtent parfois spontanément devant les photographies de Denis Ponté. Il y a Idris, au départ de la série, le sourire large, les yeux plissés. «C’est ma première photographie pour le projet Homo artifex», précise le photographe, à distance raisonnable sur la digue des Bains des Pâquis.
Le projet complet forme un triptyque – une œuvre en trois tableaux ou récits. «Au-delà de cette exposition, j’ai suivi les trajectoires de cinq migrants dans un film et les photos exposées peuvent être mieux comprises en lisant les textes de Serge Desarnaulds, co-auteur de l’ouvrage», explique-t-il. Le livre à prix libre et le DVD sont disponible via le site internet du photographe.
Homo artifex se déploie par ailleurs entre la Suisse et l’Espagne. Sans le Covid-19, elle aurait donné lieu à plusieurs rencontres entre migrants et habitants des deux pays. Denis Ponté espère «pouvoir créer ce lien malgré la situation sanitaire actuelle parce que c’est au cœur du projet».
L’image comme documentation. Les photographies exposées correspondent à «des instantanés de vie mais aussi aux points de départ potentiels de la migration», selon Denis Ponté.
Carina Roth, coordinatrice du partenariat avec les Bains des Pâquis pour le festival :
«La photographie est une documentation qui ouvre aussi sur une réflexion historique. Elle est une forme d’histoire brute comme en rendent compte les portraits francs et directs de Denis Ponté. A ce titre, elle a toute sa place dans notre festival, dont l'une des missions est de valoriser l’histoire sous autant de perspectives que possible.»
La série exposée témoigne d’une volonté d’être au plus près des personnes photographiées et d’entrer en dialogue direct avec eux.
Denis Ponté, sortant son appareil grand-angle, 24 mm, de sa sacoche sur la digue venteuse des Bains des Pâquis, de conclure :
«Je suis vraiment très proche des personnes photographiées et elles ne peuvent pas me manquer. Ce choix est volontaire parce qu’il plonge les spectateurs à l’intérieur de l’action en train de se dérouler et lui permet d’être au plus près de la réalité du quotidien ; loin de toute mise en scène. Avant de photographier, j’ai aussi pris le temps de mieux connaître tous ces artisans qui habitent dans la rue dans laquelle j’ai vécu à Abidjan. Le noir et blanc ? C’est toute ma vie. Je suis un grand amoureux de l’argentique et cette technique m’accompagne depuis mes premières photographies à 18 ans.»