Le coup de gueule du directeur de l'Arsenic contre les artistes influenceurs du confinement
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«On est passé en quelques semaines du #OnSeLèveEtOnSeCasse à #StayTheFuckHome, deux messages totalement contradictoires!», s’exclame Patrick de Rham. Au milieu de la logorrhée assourdissante, du tapage incessant et des lynchages sur les médias sociaux fortement amplifiés par l’épidémie du Covid-19, le directeur de L’Arsenic – Centre d’art scénique contemporain de Lausanne a délibérément choisi de ne pas y jouer les agitateurs. Volontairement distancé de la chasse aux sorcières du web qui a ponctué ces quelques semaines d’isolement, il se prépare au «reboot d’après», avec la reprise programmée en septembre 2020. A priori. «On peut voir une sorte de parallèle avec le 11 septembre 2001 et les prophéties de changement tentant de se cristalliser, observe-t-il. Mais pour moi, le Covid-19 n’est pas disruptif. Les urgences de demain sont exactement les mêmes que celles d’hier».
En ce qui le concerne, l’expérience d’un isolement très actif l’a éclairé sur plusieurs points, notamment sur ce qu’il refuse de subir à long-terme: «Je m’inquiète de la manipulation des réseaux, je ne veux pas subir les vagues d’opinions limite fascisantes de la part des gens paniqués, je ne veux pas perdre mon indépendance d’esprit».