L'écrivain qui raconte les homosexuels broyés par le régime iranien
Le prix Médicis étranger sera remis le 6 novembre 2020. Parmi la liste des finalistes se trouve le premier roman traduit en français de l’Iranien Ghazi Rabihavi. Les Garçons de l’amour (Ed. Serge Safran) est une épopée passionnelle et tragique sur la place des homosexuels dans la société persane. Nous avons rencontré son auteur, qui vit en exil à Londres depuis 1995.
Pourquoi c’est important. Le 24 septembre dernier, en Iran, trois écrivains étaient condamnés à des peines allant de 3 à 6 ans de prison pour avoir participé aux commémorations des meurtres et disparitions d’intellectuels dissidents entre 1988 et 1998. L’occasion pour Ghazi Rabihavi, dramaturge et romancier né en 1956, de revenir sur les conditions de sa fuite, en 1995: «J’étais invité à participer à une conférence sur la censure avec Salman Rushdie, Harold Pinter et Doris Lessing. A l’aéroport de Téhéran, ils m’ont longuement interrogé sur les raisons de mon voyage. J’ai fait ce qu’il faut toujours faire dans ces cas-là: le touriste naïf qui ne sait rien de rien. S’ils décelaient mon profil d’intellectuel, c’était fichu, je ne montais pas dans l’avion.»