Une IA pour suivre les émissions de CO2 à l’usine près

Climate Trace estime les émissions de CO2 des 80 000 principaux émetteurs du monde./Climate Trace

Combien de CO2 émet l’aéroport de Genève, celui de Zurich, la cimenterie d’Eclepens ou bien encore la raffinerie de Cressier? Climate Trace apporte la réponse en une carte interactive, alimentée par des images satellites et des logiciels d’apprentissage machine.

Pourquoi c’est intéressant. «Ce qui ne peut pas être mesuré, ne peut pas être géré», écrivait le professeur de management Peter Drucker. Or, jusqu’à présent, il était très difficile de connaitre les émissions de gaz à effet de serre des grandes installations. D’autant plus qu’il n’existe pas d’obligation légale de les rendre publiques dans les détails.

D’où viennent les données de la carte? Les algorithmes utilisés estiment les émissions à partir d’une myriade de données allant des images infrarouges à celles de la vapeur d’eau des tours de refroidissement. Ces informations sont aussi disponibles pour près de 80’000 sites fortement émetteurs, rapporte le magazine en ligne Protocol. Ce dernier explique comment ce projet d’étudiants de Berkeley soutenu par l’ancien vice-président américain Al Gore est devenu la première base de données précises sur les grandes installations émettrices.

Ce qui est perfectible. Les données utilisées d’habitude sont souvent anciennes. Et il n’y a pas de sources indépendantes pour les vérifier. Le CO2 étant notoirement difficiles à détecter, les estimations de Climate Trace ne sont peut-être pas absolument parfaites. Mais elles sont suffisamment précises pour forcer les grands pollueurs à la transparence, s’ils souhaitent les contredire.

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