Quatre enjeux de la COP26 qui concernent directement la Suisse
Du 1er au 12 novembre s’ouvre à Glasgow la COP26 pour le climat. On le sait déjà: les dernières promesses climatiques des Etats ne suffiront pas à infléchir la tendance. Elles nous placent, pour l’heure, sur la trajectoire d’un réchauffement de +2,7°C d’ici la fin du siècle, selon un récent rapport des Nations unies. Dans ces conditions, ce sont bien les questions qui fâchent qui seront évoquées à la table des négociations climatiques. En voici quatre grands enjeux, qui concernent également la Suisse.
Pourquoi c’est crucial. En 2015, l’accord de Paris nous l’avait pourtant promis: le monde entier allait agir pour limiter l’ampleur du réchauffement à «seulement» +1,5°C. Un objectif que les auteurs du dernier rapport du Giec allaient récemment jusqu’à qualifier de virtuellement «hors de portée»… à moins d’actions «sans précédent» et immédiates. C’est cette urgence, ici et maintenant, que la COP26 a la lourde tâche de traduire en décisions concrètes.
Mais le diable est aussi dans les détails: plusieurs points techniques de l’accord de Paris devraient être abordés afin de trouver un consensus sur leur interprétation.
1. Relever et harmoniser les engagements
La COP26 est le sommet pour le climat le plus important depuis 2015. Il s’agit en effet de la dernière occasion de sauver l’objectif des +1,5°C, voire de +2°C. La racine du problème: la plupart des pays qui s’engagent pour la neutralité carbone le font à un horizon bien trop lointain, repoussant les efforts les plus difficiles à 2050, à l’image de la plupart des pays européens et de la Suisse. Voire à 2060 pour la Chine. Et cela alors qu’il faudrait, pour contenir le réchauffement à +1,5°C, réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 45% d’ici… 2030. Trop peu, trop tard?
Le 16 septembre, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres déclarait:
«Nous n’avons vraiment plus de temps à perdre. Nous devons agir maintenant pour empêcher davantage de dégâts irréversibles. La COP26 de novembre doit marquer ce point de bascule.»
A l’occasion de réunions préparatoires de la COP26 en juillet, plusieurs ministres des différents Etats avaient souligné que l’un des grands enjeux de la COP26 sera de combler cet écart — qui représente actuellement 20 à 23 Gigatonnes équivalent CO2 — entre les engagements actuels des Etats (les «Nationally Determined Contribution», NDC) et un futur à +1,5°C. Certains ont suggéré qu’un «engagement politique clair» et un plan pour combler l’écart seraient nécessaires à Glasgow. Les pays pourraient ainsi être invités à mettre à jour leurs NDC plus tôt que prévu: non pas en 2025, mais par exemple en 2023. Les pays les plus vulnérables souhaiteraient, pour leur part, une réactualisation annuelle.
Car en tout état de cause, les pays doivent pour l’instant soumettre des engagements climatiques mis à jour tous les cinq ans. Et nombreux sont ceux qui le font a minima, sans relever leurs ambitions. C’est le cas — entre autre — du Brésil, de l’Australie et de la Russie… mais aussi de la Suisse.
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