Depuis la guerre en Ukraine, la sécurité énergétique est devenue un enjeu prioritaire, si bien que certains Etats — comme l’Allemagne — considèrent une relance du charbon pour remplacer le gaz russe. En 2021, plus de la moitié des nouvelles centrales mises en services se trouvaient en Chine, suivie par l’Inde, l’Indonésie, le Vietnam et le Cambodge. Et ce n’est pas fini: 457 GW de capacité de production supplémentaire devraient voir le jour ces prochaines années.
Les centrales à charbon continuent de progresser dans 34 pays
2021 a connu un léger «rebond» dans les constructions de centrales à charbon avec la relance économique post-confinement. Selon le rapport Global Energy Monitor (GEM) publié mardi 26 avril, la capacité mondiale des centrales à charbon a augmenté de 18,2 gigawatts (GW) dans 34 pays pour atteindre environ 2100 GW, soit une hausse d’environ 0,87%. La Chine est particulièrement pointée du doigt: en 2021, elle a augmenté sa capacité de production de 25,2 GW, compensant presque entièrement les fermetures de centrales à charbon dans le reste du monde (qui représentent 25,6 GW). L’empire du Milieu, qui s’est engagé à atteindre un pic d’émissions «avant 2030» et la neutralité carbone d’ici 2060, est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES).
Pourquoi c’est problématique. Le charbon est le combustible fossile qui émet le plus de GES. En novembre dernier, lors de la COP26 sur le climat à Glasgow, 190 pays, régions et organisations se sont engagés à ne plus financer ou construire de nouvelles centrales à charbon. Un accord historique que la Chine, l’Allemagne et la France ont boudé. «Cette légère hausse survient à un moment où le monde a besoin d'une chute spectaculaire de la capacité de centrales à charbon, pas d'une augmentation», a expliqué à Reuters l’analyste de recherche au GEM Flora Champenois.