Le vertigineux déclin des domaines skiables en Suisse [EN GRAPHES]
De plus en plus de domaines skiables ferment leurs portes en Suisse, pour des raisons économiques sur fond de changement climatique. Une évolution frappante sur le temps long, que Heidi.news vous restitue en graphes.
La saison de ski touche à sa fin, laissant derrière elle un hiver exceptionnellement sec et beaucoup de questions. Que reste-t-il des stations de ski suisses, à l’aune du changement climatique qui bouleverse les zones de montagne? Ce déclin s’accélère-t-il? Quels en sont les facteurs? L’avenir du ski de loisir s’annonce rien moins que riant, en Suisse comme ailleurs.
Des domaines en net déclin. Christoph Schuck est professeur en sciences politiques à l’Université de Dortmund. Enfant, il se rendait chaque année à la station d’Ernergalen, nichée dans le Haut-Valais, pour des vacances sur les pistes. Lorsque le domaine met la clé sous la porte en 2006, il décide de se pencher sur la disparition des stations de ski.
D’après l’étude qu’il a pilotée (encore à paraître), la Suisse a compté 545 domaines skiables depuis les débuts de l’industrie du ski dans le pays, à l’aube du 20e siècle.«On remarque un déclin continu du nombre de domaines skiables en Suisse», commente Christoph Schuck.
A la fin de la saison 2021-2022, près de la moitié des domaines skiables de Suisse (235 domaines, 42%) avaient disparu.
Parmi eux, près d’une centaine ont cessé leurs activités depuis le tournant du 21e siècle.
Ces travaux ont été en partie repris dans l’exposition photographique «Après-Lift», au Musée alpin de Berne, qui s’intéresse au devenir des stations de ski disparues.
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700 remontées disparues. Pour documenter le déclin des stations de ski au fil du temps, Heidi.news s’est tourné — sur les conseils de Christoph Schuck — vers un indicateur secondaire: les fermetures de remontées mécaniques, compilées par Bergbahnen, le portail des chemins de fer de montagne et des téléphériques.