En réponse aux polémiques sur un bal de jets privés et autres yachts, la manifestation avait chargé en 2022 l’entreprise helvétique de compenser les émissions occasionnées par la venue des festivaliers, via notamment un projet de lutte contre la déforestation au Zimbabwe. Coût du mandat: 380’000 euros.
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Pourquoi ça n’a pas tenu. Mais une enquête (accès payant) du média engagé Follow The Money, sorte de Public Eye néerlandais, est venue gâcher la lune de miel. Il s’avère que les émissions réellement compensées seraient trois fois inférieures au volume annoncé. Du greenwashing en bonne et due forme, alors que le festival est déjà sous pression pour son bilan carbone — le chiffre de 40’000 tonnes équivalent carbone est évoqué.
L’exemple de South Pole, s’il est avéré, est loin d’être isolé. Les méthodes de calcul de ces projets de compensation carbone dits REDD+ (Reduce Emission from Deforestation and Forest Degradation), et donc leur faculté à compenser efficacement des émissions carbones bien réelles, sont très contestées. C’est d’ailleurs un scandale similaire qui vient d’entraîner la démission du CEO de Verra, principal organisme de certification dans le monde sur ce type de projets.