abo La Suisse a connu l'hiver le moins enneigé depuis 25 ans au moins [EN GRAPHES]

Le printemps est arrivé, chassant pour de bon un hiver qui entrera dans de tristes annales. Après un Noël vert et un février sec, les pluies de mars n’auront pas suffi pour rattraper le retard hydrique dans les Alpes suisses. La saison hivernale écoulée a connu l’enneigement le plus faible du millénaire, d’après les données de l’Institut de recherche sur la neige et les avalanches (WSL).

La période des grillades n’a pas encore débuté que le risque d’incendie dans certains cantons atteint déjà un niveau habituellement réservé à la période estivale.

Pourquoi c’est important. Dans les écosystèmes, l’hiver est une période cruciale pour faire le plein d’eau, explique Tobias Jonas, chef du groupe de travail sur l’hydrologie nivale à l’Institut WSL:

«La neige constitue un stockage temporaire important des précipitations hivernales. Au fur et à mesure qu’elle fond, après des journées, des semaines, voire des mois, elle alimente les cours d’eau et les lacs, et renouvelle aussi les nappes phréatiques qui sont essentielles pour la nature, l’agriculture et l’alimentation en eau potable.»

Le faible manteau neigeux de cet hiver aura ainsi des conséquences sur la disponibilité en eau plus tard dans la saison.

Un hiver record. En combinant des observations de terrain et un modèle d’extrapolation, l’Institut de recherche sur la neige et les avalanches (WSL) a évalué le volume d’eau contenu dans le manteau neigeux, sur une base quotidienne. L’analyse s’étend à l’ensemble des Alpes suisses, de 1998 à ce jour.

Paradoxalement, les résultats font froid dans le dos: depuis le début des prélèvements en 1998, les Alpes suisses n’ont jamais connu un hiver aussi faiblement enneigé. Un triste record appelé à se répéter, au vu de notre trajectoire climatique.