La seule raffinerie de pétrole de Suisse bloquée par des activistes

A Neuchâtel, la raffinerie Varo Energy, à Cressier, produit de l'essence, du diesel, du kérozène et du mazout. | KEYSTONE / Laurent Gillieron

Six jeunes activistes écologiques ont bloqué dès 4h50 ce lundi 10 octobre dans la matinée l’entrée de la raffinerie de pétrole de Cressier, à Neuchâtel. Les militants, qui entravaient la route d’accès au site avec des chaînes et des structures en bambou, ont été évacués peu avant 9 heures ce matin.

Seule raffinerie de Suisse depuis la fermeture de l’usine de Collombey, la raffinerie de Cressier, exploitée par Varo Energy, transforme environ 68’000 barils de pétrole en carburant par jour. Près de 40% de ces hydrocarbures proviendraient du Nigéria, d’après les activistes. Par leur action de désobéissance civile, les militants de l’organisation «Debt For Climate» (Dette pour le climat) protestent contre les importations suisses, et réclament une réparation à la «dette écologique», comme ils l’écrivent sur Twitter:

«La Suisse doit reconnaître et rectifier le rôle historique et néocolonial du pays et des entreprises qui y sont basées dans la dégradation de l'environnement et les violations des droits humains.»

Pourquoi c’est important. La dette écologique — concept désignant la dette collective contractée par les pays développés à l’égard des pays du Sud, ainsi que des générations futures, par la surexploitation et la pollution de la biosphère — est un sujet toujours plus brûlant. A la COP27, qui se tiendra pour la première fois sur le continent africain du 6 au 18 novembre, la question des pertes et dommages sera d’ailleurs un enjeu phare.

A cette occasion, des pays du Sud demandent réparations aux pays riches et pollueurs pour les pertes qu’engendre déjà le réchauffement du climat dans leurs régions. En Indonésie, les habitants d’une île menacée par la montée du niveau des eaux ont ainsi attaqué Holcim — multinationale la plus polluante de Suisse — en justice pour sa responsabilité dans la crise climatique. En septembre, le Danemark a sauté le pas en devenant le premier Etat membre des Nations unies à compenser les dommages climatiques dans les pays en développement, en y allouant la somme de 14 millions de dollars.

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