La pollution des transports est-elle «bonne» pour lutter contre le méthane?
En 2020, la concentration de méthane dans l'atmosphère a bondi alors que la pollution des transports chutait dans des proportions inédites du fait des confinements de la pandémie de Covid-19. Pour les chercheurs, il existe un lien entre les deux phénomènes — même s'il est contre-intuitif.
C’est un des paradoxes des grands confinements de 2020. Les restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19 ont entraîné une chute globale et inédite de la pollution liée au transport, voitures au garage et avions au hangar obligent. Mais dans le même temps, l’atmosphère s’est chargée de façon inédite en méthane, un puissant gaz à effet de serre. Pourquoi? Des chercheurs britanniques pensent avoir résolu le mystère.
Des taux records. En un an, l’augmentation annuelle de la concentration de méthane dans l’atmosphère est passée de 9,7 ppb (parties par milliards) en 2019 à 15 ppb en 2020. Pour comprendre cette hausse record — difficile à expliquer — les chercheurs ont passé au crible, modèles numériques à l’appui, les fluctuations de plusieurs polluants atmosphériques.
Et pour cause, plusieurs polluants liés aux transports avaient connu une diminution (de 10 à 20%) pendant la pandémie: les oxydes d’azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO) et les composés organiques volatiles non méthaniques (COVNM), tous des sous-produits de combustion.
Or, ces polluants ont des effets opposés sur le taux de méthane présent dans l’atmosphère: