abo La manipulation du climat peut-elle déclencher une nouvelle guerre froide?

Alors que les efforts climatiques des Etats restent insuffisants, une poignée de personnalités veulent lever le tabou sur la géo-ingénierie solaire. Une approche jugée trop risquée par de nombreux scientifiques. On fait le point sur cette controverse.

Les traînées de condensation (contrails) des avions de ligne n'ont rien à voir avec la modification du climat, mais ces technologies sortent peu à peu du bois, et deviennent de moins en moins taboues. | Domaine public

Face au défi climatique, faut-il ouvrir la boîte de Pandore de la modification du climat? Certains y songent, et appellent la communauté scientifique à s’intéresser aux technologies de géo-ingénierie solaire afin que l’humanité ait toutes les cartes en main pour agir. A l’occasion du sommet annuel du Geneva Science and Diplomacy Anticipator (Gesda), le 12 octobre, se tenait un panel consacré à cette question hautement controversée, qui figure d’ailleurs dans son radar de l’anticipation scientifique. Faut-il, à l’image de la recherche sur le clonage humain ou des armes chimiques, mettre en place un moratoire international, comme le souhaitent certains chercheurs?

Par géo-ingénierie solaire (ou Solar Radiation Management, SRM, en anglais), on entend les technologies qui permettent d’accroître la part du rayonnement du Soleil réfléchi par l’atmosphère vers l’espace — et au final, réduire les températures. Plusieurs sont à l’étude: injection d’aérosols dans la stratosphère, éclaircissement des nuages, larges surfaces blanches sur Terre pour réfléchir le rayonnement incident, et même déploiement de réflecteurs massifs sur des satellites spatiaux — option qui ne manque pas de rappeler la fin du film «Don’t Look Up»…

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Pourquoi c’est sensible. Des pays du Sud sévèrement touchés par les catastrophes climatiques — comme l’Inde ou le Pakistan — vont-ils rester sagement les bras croisés en attendant que les pays du Nord réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre (GES)? Qu’on le veuille ou non, la question ne semble déjà plus être celle de la faisabilité de ces approches — même si elle est encore discutée — mais bien celle du pays qui, le premier, franchira le pas.

Car les coûts à supporter pour mener de tels essais sont loin d’être insurmontables —en fonction de la technologie choisie — pour un pays isolé, qui peut tout à fait choisir de faire cavalier seul… au risque d’entraîner des conséquences globales pour le climat de ses voisins, situation qui évoque indirectement la dissuasion nucléaire pendant la Guerre froide.

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