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La fondation chargée de compenser les émissions suisses répond aux critiques

Pour comprendre comment la Suisse en est venue à compenser ses émissions à l'étranger, il faut revenir sur l'histoire du «centime climatique», ou redevance sur les énergies fossiles. | Keystone / ETIENNE BORNET

Le système de compensation carbone suisse a récemment attiré des critiques à l'international, notamment celles du New York Times, pour qui le pays «rémunère des pays pauvres pour réduire les émissions pour son compte». Les explications de Marco Berg, directeur de la fondation qui gère ce mécanisme.

En instaurant une redevance climat obligatoire sur les carburants fossiles émetteurs de gaz à effet de serre en 2005, la Suisse s’était placée à l’avant-garde des économies développées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le principe: compenser les émissions, au départ uniquement à travers des projets domestiques, puis à partir de 2022, en s’ouvrant aux projets de compensation à l’étranger. Ce système fait désormais l’objet de critiques au vitriol.

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Le contexte.
  • Avec l’instauration du centime climatique, gérée par la fondation du même nom d’octobre 2005 à août 2012, la Suisse a fait office de pionnière en instaurant dans le cadre non contraignant du protocole de Kyoto une redevance climat obligatoire sur l’essence et le diesel.
  • En 2013, cette redevance est passée sous le contrôle de la Fondation KliK gérée par les groupes pétroliers avec, jusqu’en décembre 2021, l’obligation de compenser uniquement via des projets domestiques.
  • Ce système qui n’a pas permis à la Suisse d’atteindre ses objectifs climat navigue à vue depuis le rejet de la nouvelle loi CO2 en juin 2021.
  • Comment en est-on arrivé là, comment pourrait-on changer de système? En pleine COP 27, Heidi.news fait le point avec Marco Berg, directeur de la Fondation KliK, chargée de gérer cette redevance.

    Heidi.news — Depuis le rejet de la nouvelle loi sur le CO2 en votation en 2021, quelles sont les règles de compensation carbone qui s’appliquent en Suisse?

    Marco Berg — Depuis la votation populaire de l'année dernière, la précédente loi sur le CO2 a été prolongée jusqu'en 2024. Elle prévoit que de 2022 à 2024, 20% en moyenne des émissions des carburants — liées aux transports — doivent être compensés. Le mois dernier, le Parlement a commencé à débattre sur la proposition du gouvernement de réviser la loi pour la période de 2025 à 2030.

    Quelle quantité de CO2 a pu être compensée par le mécanisme KliK entre 2013 et 2021, et quel pourcentage des émissions totales de la Suisse cela représente-t-il?

    Entre 2013 et 2021, la Fondation KliK a acheté environ 12 millions d'attestations, chacune correspondant à une réduction vérifiée d'une tonne équivalent CO2. Cela correspond à environ 3% des émissions totales de gaz à effet de serre de la Suisse.

    Combien cela représente-t-il pour les émissions liées aux carburants, dans le secteur des transports? Ce sont les seules dont la compensation est obligatoire, même si la Fondation gère désormais les compensations volontaires des entreprises suisses.

    En moyenne, 5% des émissions de carburants devaient être compensées entre 2013 et 2020. En réalité, nous avons compensé le double de cette quantité, afin de mettre la moitié de cette compensation en réserves pour la période actuelle 2021-2024. Elle sera utilisée pour remplir l'obligation légale.

    Certes, mais à partir de 2022, l’obligation de compenser augmente…

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