L'initiative pour les glaciers en mauvaise posture à Berne

Des touristes visitent le glacier du Rhône, le plus vieux glacier des Alpes suisses, couvert de couvertures blanches pour ralentir sa fonte. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

La lune de miel entre la Suisse et les énergies fossiles se poursuit. Ce mardi 15 novembre, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE-N) a recommandé au Conseil national, par 14 voix contre 9 et 2 abstentions, de rejeter l’initiative populaire «Pour un climat sain» (aussi appelée initiative pour les glaciers). Pour la Commission, ce projet irait «trop loin» en interdisant les combustibles fossiles.

Dans un communiqué, elle écrit: «Une minorité est d’avis que l’abandon des énergies fossiles est indispensable pour atteindre l’objectif visé.» Le contre-projet direct, que la CEATE-N soutient, prévoit «une pesée des intérêts s’agissant de la réduction des émissions de CO2 provenant des combustibles et des carburants fossiles», et permettrait notamment de compenser ses émissions.

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Qu’est-ce que l’initiative pour les glaciers? L’initiative «Pour un climat sain» souhaite une sortie programmée du charbon, du gaz et du pétrole d’ici 2050, et d’ancrer les objectifs de l’accord de Paris sur le climat dans la Constitution. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rappelait, en août 2021, l’urgence à faire drastiquement chuter nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C et éviter les pires catastrophes climatiques. Pour les organisations écologiques suisses, l’initiative pour les glaciers «exige le strict minimum» de ce que la Suisse doit atteindre pour respecter ses engagements climatiques. Le parlement tranchera en mars.

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