L'ONU compare la crise climatique à l'extinction des dinosaures

Capture d'écran de la campagne de l'UNDP | UNDP/Twitter

C’est une approche pour le moins radicale pour communiquer l’urgence climatique. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a choisi de filer la comparaison entre la crise climatique actuelle et l’extinction de masse qui a décimé les dinosaures il y a environ 66 millions d’années. Dans un court-métrage dévoilé sur un site baptisé Don’t choose extinction, on voit un dinosaure en images de synthèse faire irruption à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, et déclarer aux diplomates qu’«il est temps que les humains arrêtent de se trouver des excuses et commencent à faire des changements».

Pourquoi c’est bien joué. Le reste du site web, pédagogique, déconstruit aussi quelques idées. «Le changement climatique n’existe pas», «le monde va s’y adapter», «nous allons perdre trop d’emplois», «je ne peux rien faire à mon seul niveau individuel». Une étude dévoilée en parallèle par le Pnud révèle que le monde continue de dépenser 423 milliards par an, juste pour subventionner les énergies fossiles. Rapporté aux promesses de financement de 100 milliards de dollars par an des pays les plus riches à destination des pays les plus pauvres, cela signifie que pour chaque dollar consacré à la transition climatique des plus vulnérables, quatre dollars continuent d’être versés à l’industrie fossile.

Ce rapport, dévoilé quelques jours avant le coup d’envoi de la COP26, qui se tiendra à Glasgow, plante en tout cas le contexte de ce qui devrait être l’un des sujets chauds: la nécessité de réformer les subventions accordées à l’industrie fossile. Les dispositifs actuels sont inéquitables, note le programme des Nations unies: dans les pays en développement, environ la moitié des ressources publiques allouées à la consommation de combustibles fossiles profite aux 20% les plus riches de la population, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Achim Steiner, administrateur du PNUD, a déclaré dans un communiqué:

«La pandémie de Covid-19 a mis à nu des aspects désuets de l'économie mondiale. Il s'agit notamment du fait que le monde continue de dépenser des milliards de dollars en subventions aux combustibles fossiles, alors que des centaines de millions de personnes vivent dans la pauvreté et que la crise climatique s'accélère. Dans ce contexte, nous devons nous demander si les subventions aux combustibles fossiles constituent une utilisation rationnelle de l'argent public.»