Gain de cause pour le gréviste de la faim: le Parlement sera formé aux enjeux climatiques

Guillermo Fernandez début novembre | ANTHONY ANEX/KEYSTONE

Avec les efforts en coulisses des élues vertes Adèle Thorens, Céline Vara et Aline Trede, on pressentait le happy ending imminent. Guillermo Fernandez, qui avait entamé une grève de la faim le 1er novembre sur la Place fédérale, a obtenu gain de cause: les parlementaires suisses seront expressément formés aux questions climatiques le 2 mai 2022, a annoncé ce 9 décembre la présidente du Conseil national Irène Kälin. L’Académie Suisse des Sciences Naturelles (Scnat) a été chargée d’organiser cet événement et d’y inviter les experts suisses ayant participé au dernier rapport du Giec.

Pourquoi c’est une bonne nouvelle. Depuis le début de son jeûne, qui aura en tout duré 39 jours, le Fribourgeois a déjà perdu plus de 20 kg et entrait dans une phase où la poursuite de la grève de la faim menaçait sa santé. Il avait déjà bénéficié du soutien d’une vingtaine d’experts, aussi bien du Giec et de l’Ipbes — plate-forme onusienne équivalente, mais sur la biodiversité.

Guillermo Fernandez s’est dit heureux de cette décision et espère que cela puisse «soutenir la capacité des politiques à prendre des décisions courageuses pour l’avenir de nos enfants». Il a de ce fait décidé de mettre un terme à sa grève pour la faim, et a déclaré:

«L’exposition de la vérité au Parlement par les scientifiques est un premier pas crucial. La population devra relever des défis existentiels. Elle exigera de notre classe politique qu'elle assume avec courage et générosité ses graves responsabilités.»

Il rappelle que «les faits scientifiques indiquent clairement que nous envoyons nos enfants dans "un futur infernal", pour reprendre la formule exacte du secrétaire général des Nations unies António Guterres». Et d’ajouter: «Bon nombre de parlementaires ne semblent pas avoir conscience de cette réalité terrifiante et urgente. Désormais, nous saurons qu'ils savent.»

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