Fuites de méthane: six pays concentrent l'essentiel de la triche
Pour la première fois, une étude internationale a évalué, grâce à des données satellitaires, les plus grandes fuites de méthane des industries pétrolières et gazières au niveau mondial. A la clé: une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise nouvelle. Les inventaires officiels de ce gaz à effet de serre sont encore largement sous-estimés, du fait de fuites non déclarées sur les installations. On parle d’un impact climatique similaire à celui de 20 millions de véhicules en circulation pendant un an!
La bonne nouvelle. Ce sont six pays — Turkménistan, Russie, Etats-Unis, Iran, Kazakhstan, Algérie — qui concentrent la majorité des émissions, et le coût de l’inaction y dépasserait de loin celui des réparations matérielles à mettre en œuvre.
Pourquoi c’est important. Le méthane, principal constituant du gaz naturel, n’est pas seulement une énergie fossile qui émet du CO2 lors de sa combustion dans la chaudière du consommateur. C’est aussi un puissant gaz à effet de serre: une molécule de CH4 contribue environ 20 fois plus au réchauffement qu’une molécule de CO2. Or, les fuites de l’industrie gazière, accidentelles ou liées aux opérations de maintenance, ne sont actuellement pas prises en compte par les inventaires officiels.
Elles pourraient alourdir considérablement la facture du secteur, multipliant les émissions réelles d’un facteur 2 à 3. Et relever par la même occasion les efforts à fournir: en novembre 2021, à l’occasion de la COP26 les Etats s’étaient accordés sur un pacte global pour abaisser de 30% des émissions de méthane à l’horizon 2030…