Pourquoi ça coince. Ce sont d’abord des riverains finlandais, qui peuvent voir la centrale de chez eux, qui ont remarqué quelque chose d’anormal dès le mois de juin: la torchère de la centrale brûlait très fort, et bien plus souvent qu’à l’accoutumée. Des observations qui se confirment à l’imagerie satellite.
Jessica McCarty, experte en données satellitaires et professeur à l’Université de Miami, déclare dans les colonnes de la BBC:
«Je n’ai jamais vu une centrale à GNL s’enflammer à ce point. Le pic est apparu en juin, et n’a pas disparu depuis, sa luminosité reste anormalement élevée.»
Pour plusieurs commentateurs cités par le média britannique, ce torchage n’a rien d’accidentel: il s’agirait d’une décision délibérée, qui fait suite aux sanctions économiques contre Moscou.
Cela ne signifie pas nécessairement que la Russie cherche à délibérément «narguer» les Européens: cela pourrait aussi signifier que l’embargo empêche la centrale russe de remplacer des équipements critiques, par exemple des vannes, qui pourraient être actuellement impossibles à fermer.
Les impacts climatiques et environnementaux. Ils inquiètent les scientifiques. Certes, du point de vue climatique, il vaut mieux brûler le méthane — qui est un effet de serre puissant, environ 80 fois plus puissant que le CO2 pendant ses 20 premières années dans l’atmosphère — plutôt que de le relarguer tel quel. Mais malgré tout, la torchère libère à elle seule 9000 tonnes équivalent CO2 par jour.
Au-delà des gaz à effet de serre, la combustion libère aussi du carbone suie, que les vents transportent ensuite jusqu’à l’Arctique. Lorsque ces particules de couleur noire se déposent sur la neige, elles en accélèrent la fonte, aggravant encore les effets du changement climatique dans une région qui se réchauffe déjà quatre fois plus vite que le reste du monde.