Face à la pénurie d'eau, huit communes valaisannes s'unissent autour d'un projet d'irrigation

Lac de Tseuzier, Valais | Fiesch/CC

Surnommée le château d’eau de l’Europe, la Suisse n’échappe pourtant pas au risque de pénurie d’eau. Face à la sécheresse et à la fonte accélérée des glaciers, les localités sont invitées à repenser leur gestion de l’or bleu, qui se fait de plus en plus rare. C’est ainsi que huit communes valaisannes se sont unies autour d’un nouveau projet d’irrigation, sur les hauteurs de Crans-Montana.

Le contexte. Voilà 15 ans que l’eau de fonte du glacier de la Plaine Morte, en amont de Crans-Montana, s’écoule essentiellement du côté bernois, privant le Haut Plateau d’une ressource vitale. Il s’agit là du fruit du réchauffement climatique, qui a multiplié par trois la vitesse à laquelle recule le glacier. La seule partie qui parvient au versant romand se déverse dans le barrage de Tseuzier avant d’être turbinée et rejetée dans le Rhône.

Sauf qu’aujourd’hui, les communes ne font pas seulement face à des besoins en électricité, mais aussi en eau, comme l’explique Yves Rey, ingénieur en hydraulique, à la RTS. C’est ainsi qu’est né le projet «Lienne-Raspille» qui prévoit d’acheminer l’eau de fonte printanière de trois rivières supplémentaires jusqu’au barrage pour la réutiliser en été et en cas de pénuries.

Un réseau de conduite de 20 kilomètres devrait voir le jour. Celui-ci distribuerait 8 millions de mètres cubes d'eau, permettant d’alimenter 1500 hectares de surfaces agricoles. Trois centrales hydroélectriques au fil de l’eau devraient s’y ajouter. Le projet se heurte néanmoins à neuf oppositions, dont le WWF, qui craint pour la biodiversité et dénonce l’usage d’un arrosage intensif — moins économe que des alternatives comme le goutte à goutte.

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