En Europe, la renaissance du nucléaire viendra de l'Est
Comme le nuage de Tchernobyl, la renaissance du nucléaire civil viendra-t-elle de l’Est? Longtemps dépendants de la technologie russe, les pays d’Europe de l’Est se tournent désormais vers l’atome américain. Les petits réacteurs modulaires, en particulier, y ont le vent en poupe.
La Suisse achètera-t-elle un jour son électricité à l’Europe de l’Est? En tout cas de l’Estonie à la Roumanie en passant par la Pologne, les projets de grandes centrales mais aussi de petits réacteurs accélèrent depuis quelques mois. Les américains GE-Hitachi et NuScale ont obtenu ces dernières semaines des contrats en Estonie, Pologne et Roumanie. En retard, les européens Rolls Royce et EDF développent leurs projets de petits réacteurs, mieux adaptés à ces marchés que les gigantesques EPR.
Pourquoi c’est le moment. La guerre en Ukraine a révélé la dépendance de la Suisse et de ses voisins européens au gaz russe. Entre décarbonation de la production électrique et sortie des énergies fossiles, le nucléaire redevient une option.
A l’Ouest, la Belgique vient de repousser sa sortie du nucléaire prévue pour 2025. Les Pays-Bas ont annoncé la construction de deux centrales. La France envisage six nouveaux réacteurs. Et la Suisse rouvre le débat via l’initiative Stop au blackout.
C’est cependant en Europe de l’Est que la renaissance du nucléaire est la plus marquée avec une explosion des projets de grands et de petits réacteurs généralement d’origine américaine.
L’adieu à l’EPR 1600. Depuis cinquante ans, le développement du nucléaire est guidé par une course au gigantisme. Aux réacteurs de première génération des années 60, d’une puissance inférieure à 500 MW, ont succédé des réacteurs de seconde génération approchant puis dépassant les 1000 MW. La troisième génération, celle des EPR en construction en Finlande, au Royaume-Uni et en France, doit flirter avec les 1600 MW.
Comme l’explique à Heidi.news le consultant en ingénierie nucléaire tchèque Karel Samec:
«Fondamentalement, une machine thermo-hydraulique comme un réacteur nucléaire, plus c’est gros plus c’est efficace.»
L’efficacité est ici à comprendre au sens thermodynamique, de rendement énergétique. Mais la taille a aussi des défauts:
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