Dans la jungle, les crédits carbone lavent plus vert
Les projets de compensation carbone basés sur la déforestation évitée dans les régions tropicales surestiment de beaucoup les quantités de CO2 capturées par les arbres, selon une enquête. Ces crédits sont pourtant de plus en plus prisés par les entreprises pour verdir leurs activités.
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L’idée de compenser nos émissions de CO2 en plantant des arbres a du plomb dans l’aide. Une enquête de neuf mois du Guardian, de Die Zeit et de l’ONG SourceMaterial estime que 94% des crédits carbone basés sur des projets forestiers certifiés n’auraient aucun effet sur le climat. Ce modèle est pourtant au cœur des efforts internationaux, comme le One Forest Summit, qui s’est achevé le 2 mars à Libreville au Gabon. Ces crédits carbone, achetés par des entreprises comme Netflix ou Shell, leur servent à diminuer le bilan officiel de leurs émissions de CO2.
Un business bien rôdé. Les montants investis dans la compensation carbone par les forêts ont quadruplé en deux ans pour atteindre 1,3 milliard de dollars en 2021, selon Forest Trends.
Ces programmes peuvent reposer sur trois approches:
la déforestation évitée,
la reforestation avec la plantation d’arbres,
la restauration ou régénération de forêts existantes.
Les projets forestiers examinés par le Guardian, Die Zeit et SourceMaterial portent uniquement sur la déforestation évitée dans des zones équatoriales et tropicales. Cette enquête ne condamne donc pas les autres approches.
Reste que sur les 100 millions de crédit carbone examinés, ce sont bien les processus de certification qui sont en cause: ils surestiment les quantités de carbone capturées.
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