COP27: trois graphes pour comprendre le problème de méthane de la planète
A la COP26, une centaine d'Etats s'étaient engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30% d'ici 2030. Ce jeudi, une cinquantaine de pays supplémentaires ont rejoint l'alliance. Ils sont appelés à allier la parole aux actes en proposant des plans d'action concrets.
Après le CO2, le méthane est le deuxième gaz à effet de serre lié aux activités humaines impliqué dans le changement climatique. Ce sont avant tout les secteurs de l’agriculture — principalement à cause des ruminants — et de l’énergie — à cause des fuites sur les infrastructures gazières — qui sont en cause.
Pourquoi c’est important. En matière de comptabilité climatique internationale, le CO2 fait figure de mètre étalon, puisque les émissions de gaz à effet de serre sont toutes converties en tonnes équivalent CO2. Mais tous les gaz à effet de serre (GES) ne se valent pas. Une molécule de méthane (CH4) contribue 28 fois plus au réchauffement qu’une molécule de CO2 sur 100 ans.
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La chasse au méthane, d’une COP à l’autre. A Charm el-Cheikh, où se tient la COP27, le méthane est à l’ordre du jour, comme l’an dernier à Glasgow. Plus de 150 pays ont à présent signé cet engagement. La Chine, y aurait néanmoins renoncé, mais dit travailler sur son propre plan. L’enjeu est double: réduire les émissions de méthane déjà prises en compte par les Etats, mais aussi limiter les fuites indésirables dont les chiffres officiels ne tiennent pas compte.
Le vendredi 11 novembre, le programme environnemental des Nations unies a annoncé la création d’un système basé sur les données satellites — notamment le Sentinel-5P de l’Agence spatiale européenne — pour traquer les émissions de méthane à la source.
Le système, baptisé MARS, pour Methane Alert and Response System, doit révéler les nouvelles fuites de façon à inciter les responsables à en endosser la responsabilité: après une période de 45 à 75 jours, les sources seront consignées dans une basse de données publiques, explique l’agence Reuters. Il va d’abord se concentrer sur le secteur du pétrole et du gaz avant d’être progressivement étendu aux infrastructures de traitement des déchets (par exemple les décharges), puis l’industrie du charbon, puis enfin l’élevage et l’agriculture
L’an dernier, à l’occasion de la COP26, plus de 100 Etats avaient ratifié un pacte global pour le méthane, dont l’ambition est de réduire de 30% les émissions de méthane d’ici à 2030. Dans le cadre de la COP27, ce jeudi 17 novembre, au moins 50 pays supplémentaires ont annoncé rejoindre l’engagement.