A quoi servent les recherches sur le climat si les actes ne suivent pas?

En Antarctique, des glaciologues forent la calotte glaciaire pour étudier les effets du changement climatique sur la région. |  KEYSTONE / EPA / FELIPE TRUEBA

Ils en ont marre de travailler d’arrache-pied pour des recherches qui ne seront jamais lues par les décideurs politiques. De prêcher dans le désert, incompris, comme le scientifique dans la satire du film Don’t Look Up. Face à l’inertie des politiques, trois chercheurs suggèrent un moratoire sur la recherche climatique. Ces professeurs en durabilité arguent qu’il existe suffisamment de preuves scientifiques pointant vers la nécessité d’adopter un plan mondial d’action climatique. Pour eux, si les émissions globales de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter, c’est une question de manque de volonté des gouvernements, mais aussi de l’incapacité des scientifiques à communiquer le besoin d’un changement systémique urgent.

Pourquoi c’est urgent. Cette année paraîtra le 6ᵉ rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). La question est de savoir si la réponse des politiques sera différente de celles des évaluations précédentes. Les trois chercheurs estiment que participer à des nouveaux rapports d’évaluation serait «irresponsable» et appellent à une grève. Ils se basent sur l’hypothèse que le «contrat sciences-société» serait rompu. Ce concept, développé par l’environnementaliste américaine Jane Lubchenco, invite les scientifiques «à consacrer leur énergie et leurs talents aux problèmes les plus pressants de l’heure, proportionnellement à leur importance.»

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Controversée, la proposition ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique. Comme le relate Forbes, certains climatologues se sentent davantage écoutés aujourd’hui qu’auparavant, et d’autres accentuent qu’il serait dangereux de mettre un terme aux recherches sur le climat alors que l’humanité se dirige vers un mur, tout en faisant face à d’autres enjeux interdépendants comme la pauvreté, la dégradation de l’environnement et la perte de la biodiversité.

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