Salim Laïbi est adepte de théories complotistes comme celle du Nouvel ordre mondial — aux origines parfois antisémites — et de la domination du monde par les francs-maçons. Il publie de la désinformation dangereuse sur son blog, où on peut y lire ces affirmations:
«Il serait temps que les Français sachent que c’est bien la franc-maçonnerie qui dirige le pays et que depuis des décennies il est inconcevable qu’un ministre régalien n’appartienne pas à la secte. Il me semble que très peu de Français le savent, ils pensent naïvement que nous vivons dans un pays démocratique exemplaire et que c’est le peuple qui choisit librement ses élus.»
«La rédactrice en chef du New York Times Rebecca Blumenstein est une des invités du Forum économique mondial à Davos, ce qui fait dire […] qu’il est impossible au New York Times de réaliser un travail d’investigation indépendant concernant le Nouvel ordre mondial qui est en train d’être mis en place par le WEF de Klaus Schwab.»
La pandémie, les restrictions sanitaires et la vaccination lui ont fourni matière à de nouveaux combats. Il répète que le virus a été créé par une élite mondiale et que le vaccin est inefficace et dangereux. Le blogueur complotiste rebondit également sur la variole du singe qui serait, elle aussi, une création occidentale pour contrer l’«échec de la vaccination». Il écrit ainsi:
«On comprend de mieux en mieux pourquoi cette nouvelle mascarade de variole du singe – monkeypox – car il semble de plus en plus évident que le terrorisme sanitaire covidiste est en train de s’essouffler, il ne fonctionne plus.»
Selon Conspiracy Watch, son blog aurait 270’000 vues par mois. Sa page Facebook compte plus de 130’000 abonnés. Son compte YouTube ayant été banni pour désinformation sur la pandémie l’an dernier, il a migré vers le site Odysee, où il compte 24’000 abonnés.
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Les Ateliers de la Côte, à Etoy, semblent s’être récemment spécialisés dans les conférences de personnalités controversées, dont certaines ont été organisées par la journaliste Isabelle Alexandrine Bourgeois et son association Joy for the Planet. Des personnalités comme Jean-Dominique Michel, Louis Fouché ou Slobodan Despot y ont fait salle comble.
Avec la venue prévue samedi 4 juin de Salim Laïbi, la salle de spectacles franchit cependant un pas supplémentaire, en raison de ses positions extrêmes et des risques juridiques que ses propos peuvent faire courir à l’établissement.
Partenaires en déroute. Curieux de connaître l’avis des partenaires du lieu culturel sur la présence d’une personnalité aussi controversée, Heidi.news a contacté le groupe Vaudoise Assurances, Raiffeisen et Generali, qui, jusqu’au 2 juin, étaient cités sur le site des ateliers comme des Gold Partners.
Valérie Beauverd, porte-parole pour le Groupe Vaudoise Assurances, s’explique :
«Le Groupe Vaudoise Assurances a sponsorisé le concert d’Alexander Paley qui s’est déroulé aux Ateliers de la Côte à Etoy, en novembre 2019. Notre Groupe n’était pas informé que les responsables des Ateliers de la Côte utilisaient le logo de la Vaudoise sur la page des “Partenaires” de leur site internet. Nous leur avons demandé de le retirer, ce qui a été fait le 2 juin 2022. Concernant les événements que vous mentionnez, le Groupe Vaudoise Assurances ignorait l’existence des conférences organisées par les Ateliers de la Côte et n’a aucun lien avec elles.»
Du côté de Generali, Anna-Lena-Huber, porte-parole, s’étonne de la présence de l’assurance sur le site de la salle de conférence :
«Generali Suisse ne travaille pas avec les Ateliers de la Côte. Nous ne savons pas pourquoi notre logo a été répertorié sous «Gold Partner» sur leur site Web. Entre-temps, le logo a été retiré sans que nous les ayons contactés.»
Entre le 2 et le 3 juin, plusieurs autres partenaires ont retiré leur logo du site, notamment Raiffeisen, ainsi que le Journal de Morges.
- Cet article a été modifié le 7 juin 2022 pour préciser que la relation de Salim Laïbi avec Alain Soral et Dieudonné a tourné au conflit, ainsi que pour ajouter la réponse de Generali.
- Cliquer ici pour lire la réponse que M. Laïbi a souhaité apporter à cet article.