Des centaines de vélos abrités
L’ouvrage projeté - qui devrait rapporter environ 160 millions à la municipalité en 65 ans- ne crée pas une place de parking supplémentaire. En relocalisant en sous-sol 498 places de stationnement actuellement situées en surface, cet ouvrage permettra de libérer l’espace public, planter davantage d’arbres dans les quartiers (par exemple aux Eaux-Vives) et de donner plus de place aux piétons et cyclistes au centre-ville. L’espace souterrain accueillera des centaines de vélos, une société de car-sharing. Toutes les places de stationnement en sous-sol seront équipées de bornes de recharge rapide pour les véhicules électriques. Ce centre de mobilité moderne ne ressemble donc pas au parking ringard que dépeignent ses opposants.
Rive est un des derniers lieux emblématiques du centre-ville n’ayant pas bénéficié d’un lifting. Sur les places du Molard et de Longemalle, les pavés, les terrasses de café et un fleuriste ont remplacé les voitures qui y étaient stationnées. Personne ne regrette d’ailleurs le parking à ciel ouvert de la vieille-ville qui a été avantageusement remplacé par la belle promenade piétonne de Saint-Antoine et son alignement de Micocouliers. Rappelons-nous que cette réussite urbanistique a été rendue possible en enfouissant les voitures dans le parking du même nom. Le parking Clé-de-Rive permettra lui aussi de libérer de l’espace en surface. Sa large zone piétonne complètera le périmètre d’un centre-ville qui deviendra plus chaleureux et accessible pour tous les modes de déplacement.
Un compromis historique
Les opposants promettent une zone piétonne sans parking. Mais pourra-t-on vraiment piétonniser sans enterrer les voitures ? On peut sérieusement en douter. La législation genevoise, fruit d’un subtil compromis politique très helvétique, ne permet pas de supprimer des places en surface sans en créer en sous-sol. Doit-on croire ceux qui jurent qu’un projet alternatif peut être réaliser rapidement ? L’histoire genevoise récente démontre que lorsque des projets de cette envergure sont refusés, tout se fige durant plusieurs années. On pense bien sûr au projet de rénovation avorté du Musée d’art et d’histoire (MAH). Ou aux promesses de piétonniser la Place Neuve restées lettre morte depuis les années 90.
Le projet Clé-de-Rive est le fruit un compromis politique historique. Il a été proposé par un exécutif rose-vert et accepté par un conseil municipal à majorité de droite. Ce projet de zone piétonne est aussi soutenu par les autorités cantonales et la majorité des commerçants et maraîchers. Ne passons pas à côté de ce projet rassembleur et cette belle opportunité.