abo A Genève, une élection qui électrise le canton
A sept jours du deuxième tour de l’élection au Conseil d’État, la fièvre s’est emparée de Genève, qui vit une fin de campagne électorale un peu folle.
Il y avait déjà le pari inouï de Pierre Maudet, l’homme rejeté par ses pairs, qui tente une réhabilitation par le peuple. Depuis jeudi 20 avril, l’élection a pris un tour nouveau, avec les révélations de Heidi.news sur les pratiques médicales du candidat du MCG, Philippe Morel, qui aurait, en 2006, court-circuité un don d’organe au profit d’un riche patient des Émirats. Le receveur légitime, à Zurich, est mort peu après.
L’Alliance de droite, qui espère un changement de majorité au gouvernement, pourrait vaciller, alors que la gauche se présente en rangs serrés. Le suspens est intense et le vote hautement émotionnel.
Pourquoi on en parle. 12 candidats briguent une place au gouvernement genevois et la première inconnue de ce scrutin est celle du sort qui sera réservé à Pierre Maudet, qui a créé la surprise au premier tour, engrangeant dix sièges au Grand Conseil.
Tous ceux qui ont regardé le débat des candidats, mercredi 19 avril, sur Léman Bleu, ont pu constater que le chef du parti «liberté et justice sociale» n’a rien perdu de son instinct politique. C’est en leader naturel, écrasant même parfois pour ses concurrents, qu’il a égrené son programme «concret», «loin des idéologies». Caisse maladie publique, crédit d’impôt, covoiturage, 25 mesures pour retrouver une place dans un gouvernement, où l’on sent bien, s’il réussit son pari, qu’il n’aura pas la tâche facile.