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Scientifiques et citoyens veulent rendre l'alimentation suisse durable. Voici cinq mesures clés

Ce 2 février à Berne, le comité scientifique Avenir alimentation Suisse va remettre ses recommandations pour atteindre une alimentation saine et durable en 2030. En novembre, c'était déjà le cas de l'assemblée citoyenne. Aperçu des mesures phares portées par les deux parties.

Comment la Suisse peut nourrir ses neuf millions d’habitants de manière saine et durable en 2030? Après les citoyens, c’est aux scientifiques de mettre les pieds dans le plat. Le 2 février 2023, à l’occasion du premier sommet national sur le système alimentaire à Berne, ils remettront une feuille de route aux politiques et acteurs de la chaîne alimentaire, après le discours d’ouverture par le conseiller fédéral Guy Parmelin.

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Au menu, 39 mesures ambitieuses, argumentées et financées. Plusieurs rejoignent les propositions de la première assemblée citoyenne suisse. Heidi.news a sélectionné cinq mesures concrètes, parmi celles jugées les plus efficaces et urgentes, plébiscitées par les chercheurs et les citoyens.

Pourquoi on en parle. «Il est scientifiquement indéniable que notre système alimentaire mondial actuel n’est pas durable», alertent les auteurs. Le système suisse non plus. Pour respecter les objectifs de durabilité de l'Agenda 2030, le pays doit notamment:

  • réduire de 40% l’empreinte de gaz à effet de serre de l’alimentation;

  • réduire de 30% l’empreinte hydrique;

  • diminuer de moitié ses déchets.

Des mesures proposées par qui?

Par un comité scientifique, Avenir alimentation Suisse, composé de 42 chercheurs de différentes spécialités et issus de différents organismes de recherche et universités.

En novembre, une assemblée citoyenne votait, à l’issue de cinq mois de débats, en faveur de 126 recommandations. Ce panel a réuni environ 85 personnes, représentatives de la population et sélectionnées de façon aléatoire.

Les chercheurs et l’assemblée citoyenne s’accordent sur plusieurs mesures à mettre en place par les politiques et les acteurs économiques. Les premiers établissent 39 mesures réparties en quatre paquets de mesures entre 2023 et 2030 avec, en priorité, la nécessité de créer:

  • un «fonds de transformation», alimenté par la Confédération et le privé, puis par des taxes incitatives;

  • une commission sur l’avenir du système alimentaire réunissant toutes les parties prenantes, pas seulement agricoles.

1. Enseigner les pratiques durables dans les formations initiales et continues

Pourquoi? Il est urgent de mettre l’accent sur des pratiques et méthodes qui permettent de ne plus dépasser les limites des ressources naturelles. Cela passe par l’éducation. Il ne s’agit pas là d’éduquer uniquement le secteur agricole, mais aussi la transformation, la restauration, l’économie domestique ou encore la technologie alimentaire.

Et concrètement? Avoir une formation initiale et continue plus axée sur les légumineuses, les élevages extensifs ou l’agroforesterie.

Cette piste était déjà proposée et adoptée à une écrasante majorité par l’assemblée citoyenne, du moins en ce qui concerne les producteurs. Leur formation doit davantage «mettre l’accent sur les produits qui respectent la terre et sont adaptés aux conditions locales». Et cela en dialogue avec les scientifiques et grâce à la création de base de données de connaissances sur les productions locales.

2. Réduire les déchets, en révisant les dates de péremption

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