Les producteurs de roquefort se liguent contre le Nutri-score

Image d'illustration. | Keystone / DPA / Oliver Berg

La bataille entre la filière de l'AOP Roquefort et le Nutri-score a commencé, rapporte Libération. L’étiquetage multicolore, indiquant aux consommateurs la valeur nutritive des aliments, provoque une levée de boucliers des producteurs de produits traditionnels à travers l’Europe. Des produits comme le roquefort, le parmesan ou l’huile d’olive sont moins bien notés que des aliments industriels ultra-transformés. Le fameux fromage bleu AOP récolte la plus mauvaise note, soit le E, ce qui fait craindre aux producteurs une chute des ventes.

Pourquoi ils n’en veulent pas. Alors que les débats pour l’instauration d’un Nutri-score européen battent leur plein à Bruxelles, les producteurs demandent à être exemptés du classement, car il s’agit de produits du terroir. Les principaux critères de notation sont le sel, le sucre et le gras. Selon eux, ceux-ci ne reflètent pas toutes les qualités de leur produit. Ils sont soumis à des chartes strictes alors que les industriels peuvent améliorer leur score avec des procédés complexes et des additifs. Derrière cette fronde fromagère se trouve aussi le géant agroalimentaire français Lactalis, grand producteur de roquefort et pourfendeur du Nutri-score depuis toujours, comme Coca-Cola notamment.

Si plusieurs pays, comme la France et l’Allemagne, ont déjà instauré le Nutri-score, la Commission Européenne doit encore convaincre l’Italie, la Grèce et cinq autres pays si elle veut établir la notation au niveau européen avant 2024. La première étape du long bras de fer qui s’engage commence ce mardi 19 octobre au Parlement européen.

À lire sur Libération