Au total, nous avons comparé les prix, la composition et les emballages de treize boîtes de petits-beurre au chocolat au lait. Même s'ils ont tous l’air plus ou moins semblables, les prix peuvent passer du simple au triple. Par contre, en y regardant de plus près, ils ne sont pas si identiques que ça.
Qu’est-ce qui change? D’abord les ingrédients. Les industriels peuvent jouer là-dessus pour modifier le coût d’un produit. Par exemple en remplaçant le beurre par de l’huile végétale hydrogénée, souvent de palme. C’est un des mécanismes les plus simples: on remplace des matières premières qui coûtent cher par des matières premières moins chères, mais qui sont généralement moins bonnes pour la santé. C’est le cas de l’huile palme, ou de l’amidon de pomme de terre qui remplace la farine de blé, ou encore des sirops de fructose ou de glucose à la place du sucre.
Il faut aussi faire attention aux additifs. Si on reprend l’exemple de nos petits-beurre au chocolat, le nombre d’ingrédients varie beaucoup d’une recette à l’autre. Rebecca Eggenberger, spécialiste alimentation à la Fédération romande des consommateurs (FRC) explique:
«De manière générale, moins il y a d’ingrédients et plus simples ils sont, mieux c’est pour la santé.»
Les ingrédients ultra transformés sont très présents, car ils coûtent moins cher au fabricant. De manière générale, quelques conseils à appliquer quand on fait les courses:
Repérer l’utilisation d’arômes, qui sont pauvres en apports
Regarder si les matières premières sont de qualité,
Regarder l’ordre des ingrédients: ils sont classés par ordre décroissant d’importance dans la recette. Donc si un biscuit contient plus de farine que de sucre, c’est déjà une bonne indication.
Surveiller la présence de conservateurs et d’ingrédients qui commencent par un E, souvent néfastes pour la santé
Le plus cher n’est pas forcément le meilleur. Ce n’est pas pour autant qu’un produit plus cher est forcément meilleur pour la santé. Dans notre échantillonnage de petits-beurre au chocolat, la liste des ingrédients du plus cher n’est pas la meilleure. D'autres aspects entrent en compte. L’emballage peut parfois représenter une part importante du prix final par rapport au produit lui-même.
Par exemple, une boîte attrayante avec beaucoup de couleur sera plus chère à produire qu’un emballage à deux ou trois couleurs. Donc même si le contenu est identique, un joli paquet de biscuits coloré coûtera plus cher.
Et si les étales sont très colorés, il y a une raison: les emballages plus visuels se vendent mieux, souligne Rebecca Eggenberger. C’est d’ailleurs pour ça que les «beaux» produits sont placés au centre des rayons, à hauteur d’yeux, alors que les produits moins chers avec des emballages plus simples sont souvent tout en bas.
Pour savoir ce qui se cache derrière ces différents produits et faire le meilleur choix, le plus important est de bien lire l’étiquette et de ne pas se laisser avoir par les sirènes du marketing.
Les étudiants de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) ont mis ce sujet en image dans une courte vidéo, réinterprétant librement les recherches des journalistes de Heidi.news. Réalisation: Antonin Dutoit