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Peut-on vraiment changer le contenu des supermarchés par le boycott ou nos achats?

Des militants de Greenpeace présentent un monstre de plastiques ramassés en mer et sur les plages, devant le siège de Nestlé à Vevey, le 16 avril 2019. | Keystone / Laurent Gillieron

L’argument est régulièrement revenu sur la table pendant la campagne sur l’élevage intensif: si les Suisses veulent plus de bien-être animal, qu’ils aillent acheter des produits labellisés qui le garantissent. Ils souhaitent moins de pesticides de synthèse? Qu’ils délaissent d’abord le conventionnel en magasin. En bref, consommateurs, prenez vos responsabilités: vous avez le pouvoir – et même le devoir – d’assortir votre bulletin de vote au contenu de votre assiette. L’offre suivra l’évolution de la demande. Un argument qui tient la route? Analyse.

Le constat. Il faut le reconnaître, l’avènement du bio et l’essor des protéines végétales résultent bien d’une demande de consommateurs engagés, voire militants, suivie par des industries en quête d’opportunités commerciales.

Cela doit-il être pour autant toujours le cas? Les préoccupations politiques ou environnementales semblent loin du caddie, d’après le Baromètre de l’Agence européenne de la sécurité des aliments, publié le 28 septembre: l’éthique ou les croyances (bien-être animal, régime religieux), de même que l’impact sur l’environnement, sont considérés comme un facteur d’achat important pour seulement 15% des Européens. Sans surprise trône le coût de la nourriture (54%), devant le goût (51%), la sécurité alimentaire et l’origine géographique (46%), et enfin la qualité nutritionnelle (41%).

Individualiser, une manière de se déresponsabiliser. Faut-il alors que les consommateurs transforment leur acte d’achat en revendication politique pour changer la donne? Marlyne Sahakian, sociologue à l’Université de Genève, est catégorique:

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