Migros, Aldi, Coop: en un an, quelle enseigne a vu ses prix augmenter le plus?

En un an, les prix de l'alimentation ont augmenté plus fortement que le renchérissement moyen suisse. Nous avons comparé les trois principales enseignes alimentaires.

De Mars 2022 à mars 2023. Il y a un an, Heidi.news lançait son Observatoire des prix de l’alimentation en Suisse. Dans la rédaction, l’idée de réaliser un tel projet a germé au lendemain de l’offensive russe en Ukraine. Après les ruptures d’approvisionnement dues au Covid en 2020 et 2021, ce conflit naissant promettait de se répercuter dans nos supermarchés.

Pourquoi l’alimentation. L’inflation a bien touché la Suisse en 2022, mais elle demeure plus faible que dans les pays de la zone euro. L’office fédéral de la statistique (OFS) évalue le renchérissement moyen à +2,8% en 2022. Mais l’alimentation ne représente qu’une partie de l’indice suisse des prix à la consommation et certains aliments ont augmenté dans des proportions bien supérieures.

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Situation générale. Ainsi, les prix de l’alimentation et boissons non alcoolisées ont augmenté de 6,5% entre février 2022 et février 2023. Avec de grandes disparités selon les denrées:

  • 🍎 🥦 Fruits et légumes +12,1% en un an

  • 🍝 Pâtes alimentaires +14,4%

  • 🌭 Saucisses +2%

  • 🥣 Céréales du petit-déjeuner +4,6%

  • 🥓 Viande de porc +0,6%

  • 🍫 Chocolat +4,9%

  • 🫒 Huile d’olive +17,5%

  • 🥕 Légumes-racines -2,7%

Ce que Heidi.news a fait. En suivant durant douze mois l’évolution des prix de vingt denrées, on constate bien une hausse dans les trois supermarchés sélectionnés (Aldi, Coop, Migros).

La hausse moyenne chez les trois distributeurs varie, mais dans les trois cas, elle est plus élevée que le renchérissement global observé par l’OFS (+2,8%). Il est de +6,1% chez Aldi, +6,9% chez Migros et +11,2% chez Coop. C’est d’ailleurs dans ce magasin que la hausse du panier de base de Heidi.news est la plus forte.

Les difficultés du relevé continu des prix. Le panier de base de Heidi.news comporte des aliments de base disponibles habituellement toute l’année. Mais des ruptures sont possibles. Comme pour les tomates grappes au supermarché Coop de référence et le pain mi-blanc à la Migros de référence à mi-mars. Dans ces cas-là, c’est le dernier relevé qui est appliqué.

La sélection. Le choix s’est porté sur des denrées très consommées dans le pays et dont le prix est conditionné par plusieurs impondérables:

  • coûts de transport de la marchandise,

  • prix des aliments pour le bétail,

  • provenance, etc.

Ainsi, l’Ukraine est un grand exportateur de blé (farine) et de tournesol (huile). Les porcs sont nourris avec des aliments dont les prix augmentent fortement. Enfin, les prix de l’engrais utilisé pour produire fruits et légumes sont également à la hausse. C’est l’ensemble de la chaîne de production, de l’engrais à l’assiette, qui suit un régime inflationnaire.

Les produits sélectionnés ne sont pas tous conditionnés de la même manière d’un distributeur à l’autre: des prix au kilo ou aux 100 grammes ont été privilégiés dans ces cas-là. Quant aux gammes choisies, il s’agit du moyen de gamme usuel — pas d’articles bio ou de premier prix (M-Budget ou Prix Garantie).

Les relevés de prix sont effectués systématiquement dans les mêmes magasins des trois distributeurs, situés à Lausanne.