«Les maraîchers sont aussi sensibles à l'environnement que nous, citadins»
Des visages dans la nuit, des mains terreuses qui font les précieux semis, la cohésion d’un groupe de travailleurs ou la ténacité d’un retraité sans successeur… Derrière le maraîchage se cache une multitude de quotidiens et de profils. Autant de réalités saisies l’hiver dernier par l’appareil photo de Bertrand Carlier et exposées sur la Plaine de Plainpalais. L’exposition en plein-air «Imagine un maraîcher», initiée par l’Union maraîchère de Genève, est à voir jusqu’au 30 juin.
Pourquoi on y est allé. Le travail des agriculteurs est souvent méconnu, même au cœur de Genève, terre d’accueil de maraîchers à la suite de la révocation de l'Edit de Nantes en 1685. Une cinquantaine de photographies composent l’exposition, qui marque la seconde collaboration entre le photographe avec les producteurs de légumes du canton.
Nous avons rencontré Bertrand Carlier autour d’un café à Plainpalais, en compagnie de Patrice Brestaz, producteur de tomates et de salades dont le visage aux côtés d’une vingtaine de confrères. Pour le maraîcher, le regard singulier posé sur son quotidien est l’occasion de «remarquer un truc qui nous paraît très banal, qu’on voit 100 fois par jour ou qu’on ne voit plus. Cela fait dix ans qu’on est tous les jours dans notre serre, mais on arrive, là, à s’émerveiller».
Heidi.news – Comment est née l’idée de cette exposition?
Bertrand Carlier – En 2021, l’Union maraîchère de Genève (UMG) a lancé l’opération «Légumes en ville», dont j’étais le photographe officiel. A la fin de cette première édition, Xavier Patry, le directeur de l’UMG, et moi-même avons discuté d’une opération d’un autre format, qui pourrait apporter des images du maraîchage et des maraîchers au cœur de la ville, sur une place très passante comme l’est la Plaine de Plainpalais.
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