Cette fois-ci, c’est la vie du petit nématode Caenorhabditis elegans qui a intéressé les chercheurs se penchant sur les effets du glyphosate sur la santé du sol. Ce petit vers, retrouvé fréquemment dans les composts, est un modèle couramment utilisé en biologie. D’après une étude menée par une équipe américaine de biologistes, l’herbicide interfère avec des récepteurs (les GABA-A) qui jouent un rôle dans plusieurs voies de régulation neuronale. Les résultats, parus dans Scientific Reports le 23 août ont retenu l’attention de The Independant.
Pourquoi on en parle. La question de la toxicité du principe actif du Roundup continue d’alimenter les débats au sein des sphères scientifique, sanitaire et réglementaire. Une précédente étude, publiée en 2019 dans Scientific Reports et menée par une autre équipe, tendait à démontrer que l’usage de l’herbicide générait des conséquences moins graves sur la faune et le fonctionnement du sol que la destruction des adventices (aka les mauvaises herbes) par binage.
Ici, les chercheurs n’y sont pas allés de main morte: ils ont électrocuté les nématodes et étudié leur temps de récupération avec différentes formulations de glyphosate seul (avec une concentration 100 fois inférieure à celle préconisée par l'Agence de protection de l'environnement américaine pour un usage domestique) ou de Roundup. En utilisant des souches mutantes de ce vers, les chercheurs ont pu démontrer que l’herbicide interfère avec l’activité des récepteurs GABA-A.
De là à extrapoler à de potentiels effets sur les cerveaux humains, il y a néanmoins un immense pas à franchir.