Le gaspillage alimentaire, 330 kg par habitant mais des solutions

Le troisième épisode de notre série de vidéos sur l’alimentation, fruit d'une collaboration entre Heidi.news et les étudiants de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL), qui ont librement interprété les sujets. Réalisation: David Gonseth

Quand l’un de vos yogourts est périmé depuis cinq jours, le consommez-vous encore? Ou finit-il sa vie au fond de votre poubelle? Ce choix est déterminant quand on parle de gaspillage alimentaire. Alors, comment réduire le gaspillage dans nos poubelles? L’ECAL a imaginé une solution au gaspillage alimentaire: Marco, à découvrir dans cette vidéo à visionner ci-dessus. Mais heureusement, d’autres pistes existent, à retrouver ci-dessous.

Faisons d’abord un état des lieux de la situation. Le système alimentaire représente environ 28% de l’empreinte carbone de la Suisse, un quart provient de pertes alimentaires dites évitables – c’est-à-dire la part comestible, mais non consommée, des denrées. Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFS), elles représentent près de 330 kg par personne chaque année, soit 2,8 millions de tonnes, ou encore 37% de la production agricole consommée en Suisse, selon les données de 2019 étudiées par l’EPFZ.

Les gaspilleurs sont répartis en plusieurs catégories. En 2019, l’école polytechnique de Zurich a réalisé une étude pour déterminer qui gaspille le plus. Les ménages représentent une part non négligeable, avec 778’000 tonnes par an, l’équivalent de 19’300 Airbus A320.

Parmi les autres gaspilleurs de nourriture, il y a aussi:

  • la transformation, qui représente 963’000 tonnes,

  • la restauration, 210’000 tonnes

  • et l’agriculture, 556’000 tonnes

  • les invendus et invendables dans les magasins de gros et de détails comptent pour 279’000 tonnes du gaspillage alimentaire.

Les solutions anti-gaspis. Il existe bien sûr des solutions pour réduire nos 19’300 Airbus de nourriture jetée à la poubelle. On va d’ailleurs se concentrer sur ce que l’on peut faire nous, les ménages, pour diminuer nos pertes:

Déjà, il ne faut pas confondre les dates limites de consommation avec les dates de péremption, qui sont souvent de simples indicateurs. La Confédération a lancé le programme Savefood.ch, pétri de conseils pour savoir si un aliment est toujours comestible.

D’ailleurs, la Confédération envisage d’améliorer ces indications, par exemple en optant pour la phrase «souvent bon après». En août dernier, la chaîne de magasins britanniques Waitrose a tout simplement décidé de supprimer la date limite de consommation sur environ 500 produits.

«Nous estimons que la suppression des dates sur les fruits et légumes frais pourrait sauver l'équivalent de sept millions de paniers de nourriture de la poubelle», a indiqué le magasin britannique Waitrose.

Des mesures simples peuvent aussi être adoptées pour chacun de nous:

  • Quand on a un doute sur la qualité d’un aliment, on peut faire confiance à ses sens. Si votre fromage pique, il n’est plus bon.

  • Il faut aussi éviter le plus possible d’acheter en trop grande quantité et planifier ses achats. Ça pourrait aussi permettre d'économiser 600 francs par an et par personne.

  • Des applications existent aussi pour réduire le gaspillage, comme Too good to go. Les commerçants font des paniers d’aliments destinés à la poubelle, mais encore consommables.