En plein ramadan, l'inflation plombe l'aide alimentaire en Egypte

Des denrées alimentaires de base dans un supermarché du Caire, le 11 juin 2022. | Montage. Mohamed Arsi pour Heidi.news

Depuis plusieurs mois, Heidi.news suit le prix de dix denrées alimentaires de base en Egypte. Malgré les mesures des autorités, l'inflation se poursuit et complique la tâche de l'aide alimentaire.

Heidi.news continue son observatoire de l’alimentation en Egypte, sur le modèle de son relevé de prix en Egypte. Nous suivons dix denrées alimentaires de base dans un supermarché local du Caire, où se rend la classe moyenne.

Des prix toujours hauts. Le prix de nombreux produits continue de grimper, comme l’huile de tournesol, le lait, les pâtes ou le riz, malgré la pression mise par le gouvernement sur les distributeurs. Le prix des œufs a amorcé une décrue, après des mois d’inflation continue. Le kilogramme de poulet, pourtant la viande la plus abordable du pays, reste à des niveaux élevés: il représente au Caire le quart d’un salaire hebdomadaire, rappelle l’AFP.

Nos pointages ne concernent pas les quelque 2600 points de vente «Welcome Ramadan», qui commercialisent des produits avec des ristournes de 25 à 30%.

Une aide alimentaire en recul. Le mois du ramadan rime aussi avec aumône et générosité. Mais avec la crise économique et une inflation des aliments de 63% entre février 2022 et 2023, les dons d’argent et de denrées se tarissent. Au point que certaines associations d’aide alimentaire revoient à la baisse leur distribution.

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Une faillite économique qui se poursuit. L’économie du pays, déjà fragilisée avec la pandémie de Covid-19, n’arrive pas à sortir de la crise amorcée au commencement de la guerre en Ukraine, malgré des prêts du Fonds monétaire international et l’instauration de mesures fiscales.

Pourquoi nous avons choisi ce pays. L’Egypte est très dépendante de l’étranger pour sa consommation de blé, pour l’essentiel en provenance de l’Ukraine et de la Russie jusqu’au début de la guerre en Ukraine. Se nourrir représente près de la moitié du budget des ménages, alors que près d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.