En dehors de la viande, quels aliments ont la plus lourde empreinte carbone?

On entend souvent qu’il faut diminuer sa consommation de viande pour alléger son empreinte carbone, et prendre soin de la planète. Mais la viande n’est pas le seul aliment à avoir un fort impact climatique. Quels sont les autres aliments en tête de liste? Surprise, on y retrouve deux totems de la gastronomie suisse: le chocolat, et surtout le fromage!

Pourquoi on en parle. L'alimentation sera au menu de la COP27 à Charm-el-Cheikh, où un pavillon dédié est installé pour la première fois. Les échanges du samedi 12 novembre seront centrées sur cette thématique, et pour cause: l'alimentation est responsable d’environ 30% des émissions de gaz à effet de serre.

En Suisse aussi, l’alimentation pèse un tiers de nos émissions, soit plus que le logement ou les transports. La Confédération insiste beaucoup sur la réduction de la consommation de viande, et beaucoup moins sur les autres aliments, qui peuvent pourtant avoir un impact non négligeable sur le climat.

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Qu’est-ce qui est pris en compte dans le calcul? Alors, c’est vrai, la viande de bœuf fait office de coupable idéal. Pour un kilo produit, on émet dans l’atmosphère en moyenne 60 kilos d’équivalent CO2 (kg eqCO2) – ou 100 kg eqCO2 selon les modes de calcul (voir encadré). Selon une méta-analyse parue en 2018 dans Science, qui compile un demi-millier d’études réalisées dans 40’000 fermes réparties dans plus de 100 pays, le bœuf se place loin devant le mouton, qui n’émet que 24 kg eqCO2 par kilo de viande.

Mais si l’on veut réduire ses émissions carbone, vaut-il mieux se passer de porc, de poulet ou de fromage? La réponse pourrait faire grincer quelques dents en terre d’Helvétie.

Le fromage, pas si blanc que ça. Le plus polluant de la liste, et de loin, c’est le fromage. Désolé pour les amateurs de fondue, mais un kilo de fromage émet environ 20 kg eqCO2.

Autre icône suisse en mauvaise posture: le chocolat. Votre carré de chocolat noir quotidien n’est pas si innocent, avec ses 19 kg eqCO2. Il est suivi du café, à 17 kg eqCO2 dans l'atmosphère.

Evidemment, on ne consomme pas le chocolat et le café dans les mêmes proportions que de la viande ou du fromage.

Les bons élèves. Au bas du classement des aliments polluants, on retrouve notamment les fruits et légumes. Certaines céréales et légumineuses, bien que riches en protéines comme la viande et le fromage, sont bien moins émettrices. Il ne faut compter que 400 grammes d’émissions pour le kilo de pomme, 1,34 kg pour la même masse de pois chiches et 4 kg pour le riz — contre 100 kg pour le bœuf.

En résumé, pour faire baisser son empreinte carbone, remplacer les protéines animales par des protéines végétales est une bonne idée.

Mais attention, l’empreinte carbone n’est pas la seule mesure pertinente. Les effets sur la biodiversité, la pollution de l’eau ou l’érosion des sols doivent aussi être pris en compte, s’il faut mesurer l’impact plus général sur l’environnement. Le graphique ci-dessous en est un bon exemple.