+6% d’infections aux campylobactéries;
+14% des cas de salmonellose;
+18% de listérioses;
+20% de yersinioses;
et même +35% d’infections aux Escherichia coli entérohémorragiques.
Pourquoi on en parle. Si certains se remettent sur pied après une diarrhée carabinée et un peu de fièvre, les personnes âgées et les jeunes enfants sont particulièrement sensibles à ces infections bactériennes. Elles peuvent occasionner une septicémie, une infection du système nerveux central (pour la listériose), voire le décès du malade.
Dans le cas des listérias, par exemple, jusqu’à 20% des malades succombent, indique l’OFSP, quand l’Institut Pasteur évoque une mortalité de 30 à 40% (en dehors des cas de grossesse).
Les décès sont, heureusement, rares parmi ces cinq toxi-infections alimentaires: l’ECDC a enregistré une septantaine de décès en 2021, pour 200’000 cas confirmés en laboratoire. La moitié d’entre eux est attribuable à la campylobactérie.
Une décrue en 2020. Celle-ci reste d’ailleurs sur le podium des infections d’origine alimentaire les plus courantes, devant la salmonellose et la yersiniose. C’était déjà le cas en 2020, une année pendant laquelle les cas ont sensiblement décru… du moins ceux confirmés en laboratoire. Car seules les déclarations établies par les médecins sont recensées. Et l’année 2020 a été particulièrement marquée par l’appréhension de se rendre dans les établissements de santé de la part des patients aux symptômes bénins, afin d’éviter une exposition au coronavirus.
Un facteur parmi d’autres, ajoute l’ECDC:
«Les facteurs mentionnés par les pays ayant entraîné une diminution du nombre de cas comprenaient une capacité de laboratoire limitée en raison de la réaffectation des ressources au Sars-CoV-2, moins de visites de restaurant, l’augmentation du lavage des mains et la diminution des déplacements en raison des restrictions de déplacement.»
Et une tendance à la baisse sur la durée. Si 2021 marque donc le retour aux diarrhées fiévreuses, le nombre de cas reste inférieur au niveau d’avant Covid (excepté pour la yersiniose), et l’ECDC n’ose pas d’explication particulière.
Les épidémiologistes notent par ailleurs un recul au long cours, depuis 2007, des infections à campylobactéries, aux salmonelles et à Yersinia sur le territoire européen. Ce n’est en revanche pas le cas de la listeria et d’E.coli, qui persistent au sein de la population. De quoi inquiéter l’ECDC, en particulier pour la première bactérie:
«La tendance stable et persistante observée au niveau de l’EEE et la gravité de la listériose sont préoccupantes, et appellent à plus d'attention à la prévention et au contrôle de la maladie et des épidémies.»
Et en Suisse? L’OFSP et l’OSAV n’ont pas encore publié leur rapport annuel dédié au recensement des toxi-infections alimentaires sur le territoire helvétique, mais «chaque année, jusqu’à 10’000 cas de toxi-infections alimentaires sont annoncés en Suisse à l’OFSP», note l’Office de la sécurité alimentaire.
Diminuer les risques de toxi-infections alimentaires
C’est simple et basique. Voici une liste – non exhaustive – de précautions à prendre en cuisine:
se nettoyer les mains avant d’enfiler son tablier ou de passer la table – l’infection par Yersinia se fait principalement par voie oro-fécale;
éviter la viande crue (ou la cuire à cœur) et les produits à base de lait cru pour les personnes âgées et les enfants de moins de 5 ans;
faire attention aux contaminations croisées (éviter de réutiliser une planche à découper la viande pour les légumes, par exemple);
séparer les aliments crus des aliments cuits;
laver les fruits, les légumes et herbes aromatiques, surtout ceux consommés crus;
les règles d’hygiène sont encore plus exigeantes pour les femmes enceintes, chez qui la listériose est en général sans conséquence, mais entraîne une infection sévère pour le nouveau-né.