Adieu les vaches: sommes-nous prêts à consommer du lait synthétique?

Seriez-vous prêt à boire un verre de lait de synthèse? A déguster une crème glacée à base de protéines de lait produites, non par une vache, mais dans une éprouvette? Milena Bojovic, doctorante à l'université Macquarie de Sydney (Australie), travaille sur l’évolution du marché des produits laitiers, et notamment sur le lait de synthèse. On en parle avec elle.

Comment les consommateurs réagissent-ils quand on leur parle de lait «synthétique»?

Milena Bojovic — Pour beaucoup de gens, l'impression est que ce n'est pas du vrai lait. La réaction la plus fréquente est «je ne veux pas de produits chimiques dans mon corps, je ne veux pas manger de la nourriture Frankenstein». Mais à côté de son utilisation au petit-déjeuner ou dans le café, le lait constitue un ingrédient clé dans la production de nombreux aliments industriels: chocolat, biscuits, gâteaux ou crackers.

Dans les usines de lait en poudre, le lait arrive dans d'énormes camions, avant d’être traité dans des laboratoires de déshydratation, où d'autres ingrédients sont ajoutés pour augmenter la conservation. Les consommateurs ignorent souvent qu'il n'y a rien de naturel là-dedans, comme pour beaucoup d’ingrédients de produits qu'ils consomment quotidiennement.

Quels consommateurs seront les plus enclins à consommer du lait synthétique?