A Genève, le droit de bien manger prend chair
Genève entend ajouter le droit à l'alimentation dans sa Constitution, une première en Europe. Durant trois jours, du 19 au 21 avril, une cinquantaine d'experts ont travaillé à donner forme à ce nouveau droit. En exclusivité, Heidi.news vous en livre les grandes lignes.
«On peut imprimer?» «On peut imprimer!» Tonnerre d’applaudissements dans la salle. Les participants du forum se félicitent d’arriver au bout de leur manifeste pour un droit à l’alimentation. Cela fait plus de trois heures qu’ils retouchent le document de quatre pages sur les tables du Refettorio, co-organisateur de l’événement. Chaque mot est pesé, interrogé, débattu, négocié, validé. Heidi.news était à la restitution de leur travail, mené sur trois jours et unique en Europe, et vous partage au passage quelques extraits choisis du manifeste.
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Pourquoi on y est allé. La population genevoise est invitée le 18 juin à se prononcer pour l’inscription dans la Constitution du canton d’un «droit à l’alimentation» garantissant que: «Toute personne a droit à une alimentation adéquate, ainsi que d’être à l’abri de la faim.»
Des juristes, élus locaux et représentatifs d’associations d’aide alimentaire (entre autres) ont déjà décidé de dessiner les contours de la future loi d’application (mise en place si le «oui» majoritaire l’emporte), avec les grands principes et quelques mesures concrètes, de la ferme à l’assiette. Ils étaient une cinquantaine à participer à cette session — moins lors du toilettage final du texte.
Le manifeste allie des principes généraux et des mesures ambitieuses, dont certaines rejoignent d’ailleurs les recommandations de l’assemblée citoyenne et des scientifiques. En exclusivité, Heidi.news vous en propose des extraits choisis.